Foire aux questions
Les FAQ sur ce site ont été développées par la Dre Emma Finlayson-Trick et le Dr Gregory German, en collaboration avec le Dr Alexander Hynes, Riley Alvarez et le Dr Sasan Hosseini.
Les FAQ sur ce site ont été développées par la Dre Emma Finlayson-Trick et le Dr Gregory German, en collaboration avec le Dr Alexander Hynes, Riley Alvarez et le Dr Sasan Hosseini.
1. Qu'est-ce que la phagothérapie ?
Les bactériophages, plus connus sous le nom de phages, sont des virus qui attaquent les bactéries de manière sélective, et non les humains. Les phages ont la capacité naturelle de combattre les infections et de se rendre dans des endroits difficiles d'accès ou de pénétration. En cas d'échec des antibiotiques, les phages sont de plus en plus considérés comme une forme de traitement pour traiter une infection autrement incurable. Au Canada, cela se fait par le biais de recherches et d'essais cliniques.
2. La phagothérapie est-elle sûre ?
Les phages sont partout autour de nous et en nous. Ils ciblent les cellules bactériennes, pas les cellules humaines. La phagothérapie semble aujourd'hui globalement sûre. Une récente revue systématique de 52 études cliniques menées dans le monde entier a révélé que la phagothérapie était « bien tolérée dans la plupart des cas ». L'élimination des produits bactériens présents lors de la fabrication des préparations à base de phages utilisées en thérapie comporte plusieurs étapes. Comparé aux antibiotiques, le profil d'effets secondaires de la phagothérapie est plus faible car les phages sont spécifiques à leur cible bactérienne.
3. Pourquoi la phagothérapie n'est-elle pas plus courante ?
La phagothérapie est courante et en vente libre en Europe de l'Est. La phagothérapie est utilisée depuis plus de 100 ans. Grâce aux antibiotiques et aux vaccins, nous n'avons pas eu besoin de phagothérapie pendant longtemps. Les antibiotiques sont toutefois de moins en moins efficaces, d'où un regain d'intérêt mondial pour la phagothérapie. Nous pensons qu'au fur et à mesure que les essais contrôlés randomisés seront terminés, la phagothérapie se généralisera.
Outre l'Europe de l'Est, il existe désormais des centres de phagothérapie dans des villes telles que San Diego, Pittsburgh, Minnesota, Connecticut, Suède, Belgique, France, Australie et Suisse. La phagothérapie est une forme de médecine personnalisée et nous sommes toujours en train de suivre toutes les étapes nécessaires.
4. La phagothérapie peut-elle traiter n'importe quelle infection bactérienne ?
Choisir le bon phage pour traiter une infection prend beaucoup de temps. Les scientifiques se concentrent donc sur les bactéries responsables d'infections courantes, mais parfois difficiles à traiter. Ces bactéries incluent E. coli, Pseudomonas aeruginosa, des espèces de Staphylococcus et certains types de Mycobacterium.
Actuellement, la phagothérapie n'est pas utilisée pour traiter les causes de la maladie de Lyme.
De plus, la phagothérapie n'est pas utilisée pour traiter les infections causées par Neisseria gonorrhea (gonorrhée), Treponema pallidum (syphilis), Legionella (maladie des légionnaires), Clostridioides difficle, Bacteroides fragilis, Mycobacterium tuberculosis (TB), Ureaplasma ou Mycoplasma.
1. La phagothérapie est-elle utilisée au Canada ?
La phagothérapie n'est pas un traitement homologué actuellement au Canada. Cependant, les patients présentant de graves infections bactériennes multirésistantes ou liées à des dispositifs qui ne répondent pas aux antibiotiques peuvent être éligibles. Ces patients sélectionnés peuvent accéder à la phagothérapie par l'intermédiaire de leur médecin dans le cadre d'un essai sur un seul patient. Cet essai est supervisé par un comité d'éthique de la recherche qui demande à Santé Canada de l'utiliser comme nouveau médicament expérimental. Cela a été fait moins d'une poignée de fois et demande des mois de recherche et des fonds suffisants. Les Canadiens reçoivent de temps en temps des produits ou des traitements de phagothérapie à l'étranger, notamment en République de Géorgie, où les préparations sont en vente libre.
Nous avons besoin de plus d'essais de phagothérapie et d'un accès au Canada. Envisagez de faire un don à l'hôpital ou à l'université de votre région, ou devenez membre de Phage Canada. Les essais multi-patients traditionnels sont à l'étude au Canada et les essais américains envisagent de les étendre au Canada.
2. Quelles sont les priorités canadiennes en matière de phagothérapie ?
Le Canada se concentre principalement sur trois types de bactéries, dont E. coli, Pseudomonas aeruginosa et les espèces de Staphylococcus (dont le Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline ou SARM). Le Canada est également reconnu au niveau international pour son expertise dans le traitement de la résistance de Burkholderia cepacia aux médicaments. La mission de Phage Canada s'élargit pour soutenir et faire progresser la recherche sur les phages et les thérapies à base de phages dans les domaines médical, environnemental et agricole.
Outre les types de bactéries, le Canada se concentre également sur l'utilisation de la phagothérapie pour traiter trois types courants d'infections bactériennes, notamment les infections des voies urinaires, les infections orthopédiques dues à des implants et les infections respiratoires chroniques. Parmi les domaines d'intérêt futurs, citons le traitement des infections chroniques du sang et l'élimination des bactéries multirésistantes de l'organisme (également connue sous le nom de décolonisation).
3. Le Canada dispose-t-il de laboratoires cliniques pour l'appariement des phages ?
Il existe deux principales banques de phages au Canada. Il s'agit notamment du centre de référence Félix d'Hérelle pour les virus bactériens de l'université Laval à Québec et du Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg. Deux entreprises canadiennes, Cytophage (Winnipeg) et Qeen BioTherapeutics (Québec), ont également connu du succès avec leurs banques de phages.
Outre l'accès à des banques de phages, l'appariement des phages est un élément crucial de la phagothérapie, qui consiste à identifier correctement les phages qui agissent contre les bactéries concernées. Il n'existe aucun protocole spécifique éprouvé pour l'appariement des phages, mais une coalition dirigée par l'Europe travaille sur un projet, qui a été élaboré avec la contribution canadienne du Dr Gregory German.
4. Le Canada dispose-t-il d'un centre de phagothérapie ?
Non, il n'y a pas de centre de phagothérapie au Canada. Cela nécessiterait un financement de 10 millions de dollars ou plus. L'université de Toronto a reçu 5 millions de dollars et collecte des fonds pour devenir le centre de phagothérapie du Canada avec le soutien d'autres laboratoires et universités.
5. Est-ce que Phage Canada travaille avec des centres de phagothérapie internationaux ?
Le Dr Greg German et ses collègues collaborent avec des médecins et des scientifiques du monde entier, notamment avec les groupes suivants :
• Center for Innovative Phage Applications and Therapeutics (IPATH), San Diego (le Dr German reçoit des recommandations canadiennes de l'IPATH)
• Centre de biologie et de thérapie des phages de l'université de Yale, dans le Connecticut
• Centre de phagothérapie Eliava en République de Géorgie
• Des antibactériens sur mesure et des laboratoires innovants pour la recherche sur les phages (TAILOR) au Baylor College of Medicine, au Texas
1. Pouvez-vous m'aider à trouver un médecin pour me traiter par phagothérapie ?
Les Canadiens intéressés par la phagothérapie souffrent probablement d'infections chroniques qui ont été suivies par leurs équipes soignantes, y compris des microbiologistes de laboratoire. Des médecins spécialistes des maladies infectieuses et des microbiologistes sont facilement disponibles pour vous aider à traiter les infections chroniques. Beaucoup d'entre eux s'y connaissent en phagothérapie.
Votre médecin peut contacter le Dr Gregory German du service des maladies infectieuses ambulatoires du St Joseph's Health Centre par e-mail (Gregory.German@unityhealth.to) ou par fax au 416-530-6050. Le Dr German examinera votre cas avec votre médecin et, selon le lieu, déterminera si un spécialiste des maladies infectieuses ou un microbiologiste (y compris lui-même) peut vous aider à vous soigner.
Pensez à participer à Phage Canada pour en savoir plus.
2. Quelles informations mon médecin doit-il partager ?
Votre médecin doit partager les informations suivantes :
• La bactérie à l'origine de votre infection et la durée de celle-ci (au moins trois mois, mais probablement plus d'un an)
• L'antibiogramme bactérien, qui montre le profil de résistance de la bactérie aux antibiotiques
• Quels traitements ont été essayés et qui y a participé (équipes médicales et chirurgicales)
• Allergies aux antibiotiques
3. Que se passe-t-il si mon médecin ne parvient à isoler aucune bactérie ?
Une culture bactérienne est nécessaire avant d'envisager une phagothérapie. Une culture bactérienne est utilisée pour détecter les phages actifs contre les bactéries. Il ne serait donc pas possible de trouver des phages sans un échantillon de la bactérie du patient. Les tests de séquençage génétique ne peuvent pas être utilisés pour détecter des phages actifs et ne peuvent donc pas remplacer une culture bactérienne. Il est important de n'avoir que peu ou pas d'options de traitement pour accélérer le processus d'approbation.
4. Quel est le succès de Phage Canada en matière de traitement des patients par phagothérapie ?
Le Dr Greg German de Phage Canada a traité Victoria Marshall à Toronto pour son infection urinaire chronique à E. coli. Il existe d'autres exemples de cas de phagothérapie (non affiliés à Phage Canada), par exemple pour le traitement d'une infection d'une prothèse articulaire à Staphylococcus epidermidis, et un essai contrôlé randomisé est en cours.
1. Qu'est-ce qu'AMMI Canada ?
L'Association pour la microbiologie médicale et les maladies infectieuses (AMMI) Canada est une association nationale qui représente environ 750 médecins, microbiologistes et experts de la santé spécialisés dans le traitement et le diagnostic des infections. Pour en savoir plus sur AMMI Canada, veuillez cliquer sur le lien suivant.
2. Qu'est-ce que le groupe de travail sur la phagothérapie ?
Depuis 2021, les membres de l'AMMI Canada travaillent ensemble pour soutenir les soins cliniques, les processus réglementaires, les opportunités de laboratoire et l'engagement éducatif lié à la phagothérapie au Canada. Le groupe de travail est présidé par le Dr Greg German et co-dirigé par les Drs Susan Poutanen et Emma Finlayson-Trick.